Salsa à Cuba

Je n'aime pas tellement l'hiver. Mon sac est prêt, je m'envole pour Cuba. Je me suis tracé un itinéraire sur mesure : chambres chez l'habitant et bus pour aller de villes en villes.

Atterrissage à La Havane, en retard, il est 2h du matin. Un taxi me dépose dans une rue sombre. Petit hôtel du centre, attendons qu'il fasse jour. Au réveil, la vieille Havane me fait un drôle d'effet. Le centre est impeccable, propre comme un sou neuf, j'ai l'impression d'être dans un décor de Disney. Bizarre. Des femmes en tenues traditionnelles, de jolies places fleuries... Je m'éloigne un peu du centre... deux flics s'arrêtent et me conseillent de retourner sur mes pas. Je me demande où je suis tombée. Je devine, sans vraiment le comprendre pour l'instant, que ce pays fonctionne à deux vitesses.

Je quitte ce décor curieux dès le lendemain, pour d'autres découvertes. Par bonheur, je reviendrai à la Havane en fin de séjour et aurai l'occasion de la découvrir bien mieux.

  Direction Viñales. La campagne, les plantations de tabac. Je passe un séjour délicieux chez Teresa, fais quelques randos à pied et saute, à l'aube, dans un bus jusqu'à Maria la Gorda pour une superbe plongée, dans une eau à 28°C.

Je rejoins ensuite Cienfuegos. Ville de province un peu morte, elle me donne l'occasion de rencontrer André. Il m'accoste un soir à une terrasse, en s'asseyant prudemment à la table à côté. Il surveille je ne sais quoi. Je me méfie. En fait, il m'explique rapidement que les cubains n'ont pas le droit de parler aux touristes. On les accuserait immédiatement de faire du marché noir . Deux flics passent, Pedro se sauve... et revient. On s'éloigne du centre touristique pour rejoindre des quartiers moins surveillés. Il me raconte la vie des cubains devant un cuba libre improvisé (il achète le rhum en peso, j'achète le Coca en dollar). Ses histoires sont hallucinantes, j'en noircis tout un carnet! J'en retiendrai l'essentiel : à Cuba, tout est interdit, mais tout est possible !

Je quitte Cienfuegos, ses terrasses au soleil et le son des groupes locaux, pour Trinidad. Nouvelle surprise : dans ce petit village piéton, s'alignent les maisons roses, vertes, bleues... c'est magnifique. Sur la place du centre, au soir tombé, un groupe s'installe et au son du s'on et de la salsa, tout le monde se met à danser. Je rencontre Yuri, qui me donnera quelques cours de salsa sur le toit d'une maison et me fera danser sur la scène des cafés. Je pars en randonnées à cheval, je vais à la plage en vieille américaine... Je suis ailleurs !

Départ pour Santa Ana, je regrette Trinidad. Le wagon du Che, je m'ennuie... je pars pour Varadero. Plages magnifiques mais estampillées "pour touristes".

Heureusement Roy, rencontré à la Havane, m'arrange un retour sur la capitale. Je découvre alors, juste à temps, un visage plus sympathique de cette grande ville : Casa de la musica, mojitos et salsa !

 

Ce n'est qu'un aperçu... Cuba est sans doute mon voyage le plus riche en découvertes et en rencontres. Quelques jours après mon retour, Fidel Castro a cédé le pouvoir à son frère Raoul. Il faudra que je retourne voir ce que cela a changé...

Venez voir l'album photos : Cuba !